Categorie, Recherche • 27 octobre 2025

Stage de recherche de Sophia-Rose Brière : Le côté humain de la recherche

Stage de recherche de Sophia-Rose Brière : Le côté humain de la recherche

Sophia-Rose Brière, étudiante en sciences au Cégep Champlain-St. Lawrence, a récemment terminé un stage de recherche sur le thème de la santé durable sous la supervision de Myriam Gauthier, professeure en sciences infirmières à l’Université Laval et membre régulière du VITAM – Centre de recherche en santé durable ; Carol-Anne Gauthier, professeure de psychologie à St. Lawrence, membre associée du VITAM et collaboratrice à la Chaire de recherche Relief en autogestion, santé mentale et travail (CRRSMAT) ; et Florence Côté, professionnelle de la recherche à la Chaire et chargée de cours au Collège Mérici. Au cours de son stage de deux mois, pour lequel elle a reçu la Bourse d’initiation à la recherche en santé – collégial du Fonds de recherche du Québec, Sophia-Rose a participé à des projets allant de l’intégration des infirmières formées à l’étranger dans le système de santé québécois à la santé mentale et organisationnelle en milieu de travail. Découvrez son expérience ci-dessous !

En réfléchissant à son intérêt pour la recherche, Sophia-Rose explique qu’elle s’est toujours intéressée à « la manière dont les connaissances théoriques sont appliquées dans la vie réelle », et que ce stage particulier l’a particulièrement attirée car « il était appliqué à des êtres humains réels », contrairement aux expériences qu’elle a menées jusqu’à présent dans le cadre de ses cours de sciences.

Son rôle en tant que stagiaire de recherche consistait à coder les données qualitatives issues des entretiens, à les traduire sous forme quantitative à l’aide de tableaux récapitulatifs mettant en évidence les thèmes récurrents et les réponses courantes, et à traduire des questionnaires de l’anglais vers le français. Elle a également participé à des réunions de recherche avec des étudiants diplômés, suivi une formation sur l’éthique et la méthodologie, corrigé des transcriptions d’entretiens et révisé des références bibliographiques.

Plus généralement, Sophia-Rose a appris comment « fonctionne une équipe de recherche ». Son expérience lui a montré que la recherche est un processus hautement collaboratif dans lequel les membres de l’équipe apportent leur expertise unique, travaillent ensemble pour s’accorder sur les méthodologies et synthétiser les données. Le fait de voir le travail d’équipe en coulisses et les multiples processus décisionnels impliqués a rendu la recherche plus accessible et plus attrayante.

Cette prise de conscience lui a donné envie de continuer à explorer la recherche à l’avenir, en particulier son application aux soins des patients, compte tenu de son aspiration à devenir médecin : « En médecine, il faut travailler avec les patients et trouver des moyens de les satisfaire et de les aider, donc toutes les compétences que j’ai acquises lors de ce stage m’aideront à la fois dans la recherche et dans les consultations quotidiennes. »

Cependant, il était parfois difficile de s’y retrouver dans les cadres théoriques et de les appliquer à des expériences humaines réelles et diverses : « Ce qui m’a le plus surprise, c’est la rapidité avec laquelle la théorie peut devenir complexe – il y a beaucoup de zones d’ombre. Contrairement aux expériences scientifiques qui donnent des réponses claires, l’application des connaissances aux personnes nécessite de gérer les nuances… Au début, j’avais du mal à interpréter les entretiens, mais je m’y suis habituée. »

La professeure Myriam Gauthier a souligné l’importance d’impliquer des étudiants comme Sophia-Rose dans des projets de recherche, soulignant que les questions posées par Sophia-Rose ont amené son équipe à se demander si elle était sur la bonne voie : « Cela nous encourage à reconsidérer notre projet et à explorer des perspectives que nous n’avions pas pleinement prises en compte auparavant. Ce type de réflexion est essentiel dans la recherche pour développer la rigueur scientifique et affiner nos arguments. » Florence Côté a fait écho à ce sentiment, soulignant que la curiosité des étudiants aide les équipes de recherche à envisager des angles qui sont parfois négligés après avoir travaillé sur le même projet pendant un certain temps.

Carol-Anne Gauthier ajoute qu’il est essentiel d’initier les étudiants universitaires à la recherche pour développer leur esprit critique : « Même s’ils ne deviennent pas chercheurs, comprendre comment fonctionne la recherche fait d’eux des praticiens et des citoyens mieux informés. Cela favorise une attitude qui consiste à remettre en question le statu quo et à s’engager de manière critique dans la société. »

Enfin, Sophia-Rose a résumé son stage en un mot : « Révélateur. Il m’a montré une toute nouvelle facette de la recherche et m’a fourni une base sur laquelle je peux m’appuyer tout au long de mon parcours universitaire et professionnel. »

Cette expérience de stage illustre non seulement les compétences tangibles acquises par une étudiante, mais souligne également les liens humains essentiels et l’esprit de collaboration qui sous-tendent la création de connaissances scientifiques, rappelant que la recherche concerne autant les personnes que les données !